Voici quelques conseils pour obtenir une belle récolte de citrons, d’oranges, de mandarines…

Les agrumes méditerranéens emblématiques enchantent nos printemps et étés avec leurs fleurs d’un blanc pur, parfois légèrement rosées, et surtout délicieusement parfumées. De plus, leur feuillage persistant présente un intérêt évident tout au long des saisons grâce à son éclat vert. Mais c’est surtout en hiver (entre octobre-novembre et avril-mai) que les agrumes deviennent attrayants. En effet, leur fructification enchante autant les papilles gustatives que nos yeux avec les touches de couleur qu’ils apportent à un jardin ou une terrasse. Et selon l’espèce cultivée, ces fruits présentent des formes, des tailles et des couleurs variées.

Ces petits plaisirs associés à la culture des agrumes sont accessibles à tous. Bien que peu résistants au froid, les agrumes peuvent être cultivés dans toute la France. Évidemment, en pleine terre dans la « zone orange » ou dans le contour méditerranéen, en pots ailleurs. Cette culture ne présente pas de difficultés particulières, mais nécessite un entretien régulier. Surtout si vous souhaitez une fructification abondante. Voilà le secret !

Découvrez quels sont les principaux conseils pour que vos citronniers, orangers, mandariniers, pamplemoussiers, cédrats… fructifient abondamment année après année.

Si vous habitez sur la Côte d’Azur, et en particulier dans la « zone orange » ou en Corse, vous êtes chanceux ! En effet, vous pouvez cultiver, en pleine terre, la plupart des espèces de la variété Citrus, c’est-à-dire les citronniers, les orangers, les mandariniers, les cédrats… En s’aventurant dans les terres, en restant dans le contour méditerranéen, les possibilités se réduisent, mais il est encore possible de cultiver en pleine terre un citronnier, un mandarinier, un oranger amer… Sur la côte atlantique, certains agrumes poussent également assez facilement, bien que la fructification ne soit pas toujours garantie.

En revanche, partout, la culture en pots est nécessaire. À condition de disposer d’un espace extérieur (jardin, terrasse, balcon, patio…) où votre agrume passera la belle saison, et d’une véranda, d’une serre froide, d’un jardin d’hiver, ou au moins d’un abri hors gel relativement lumineux. En effet, maintenir un citronnier, un oranger ou un mandarinier dehors, sous un voile d’hivernage, en plein hiver avec des températures descendant au-delà de -5°C, est impossible. Ainsi, un agrume doit passer l’hiver dans une pièce lumineuse avec une température de l’ordre de 5 à 10°C.

De même, pour faire fructifier un agrume, oubliez la culture dans nos appartements surchauffés en hiver. C’est simplement impossible, car les agrumes doivent passer l’hiver : ils ont besoin d’une période de froid relatif (rappelons 5 à 10°C) pour donner des fruits.

Si toutes les conditions sont réunies, vous pouvez cultiver en pot un citronnier, notamment le citronnier des quatre saisons, ou le raffiné citron caviar, un oranger, un mandarinier ou une clémentine, un kumquat, un cédrat, voire un surprenant Main de Bouddha…

Cependant, deux exceptions à la règle : le Poncirus trifoliata et le calamondin. Le premier est un citronnier épineux qui supporte -15°C et peut donc être cultivé en pleine terre (presque) partout. Le second est un hybride de kumquat et de mandarinier qui se cultive en pot en appartement, où il supporte l’atmosphère. Les deux fructifient assez facilement.

Le sol et l’exposition, deux éléments clés pour la fructification des agrumes

Plantation en pleine terre

En pleine terre, un agrume doit bénéficier d’une situation optimale. Il doit donc être planté en plein soleil, idéalement dans un endroit orienté au sud, et surtout dans un endroit protégé des vents froids ou secs. De plus, les agrumes n’apprécient pas trop les brumes marines.

Quant au sol, offrez à vos agrumes une terre parfaitement drainée, de préférence légère (ou allégée avec de la pouzzolane, riche en fer, du gravier ou du sable grossier pour favoriser le drainage). En ce qui concerne la nature du sol, il sera de préférence neutre ou légèrement acide. Les sols calcaires ne sont pas très appréciés par les agrumes, à moins d’y ajouter de la terre de bruyère.

Enfin, laissez suffisamment d’espace à vos agrumes, un peu pour leur envergure, mais surtout en raison de leur système racinaire. Très superficiel, il peut être gênant pour d’autres plantes poussant à proximité.

Plantation en pot

Cultivés en pots, les agrumes ont besoin d’un substrat relativement léger composé de terre de jardin, de terreau, un peu de sable et de compost. Bien sûr, le pot doit être rempli au fond d’une couche de billes d’argile expansée ou de gravier.

Ils ont besoin de recevoir suffisamment de lumière. D’octobre à novembre jusqu’à mars-avril, les agrumes passent l’hiver dans une pièce lumineuse avec une température de 8 à 10°C. Ils ne doivent pas être exposés au soleil direct, car ils pourraient brûler. Dès que le risque de gel est passé, ils peuvent être placés en extérieur, d’abord à l’ombre partielle, éclairés par le soleil du matin, pendant deux semaines pour s’acclimater, puis en plein soleil et protégés des vents.

L’importance d’un entretien soigné pour obtenir de beaux agrumes

L’entretien est certainement l’élément le plus important pour obtenir de vos citronniers, orangers, mandariniers… de beaux fruits. Surtout s’ils sont cultivés en pot. Cependant, le même entretien peut être appliqué aux agrumes cultivés en pleine terre, bien que ces derniers se défendent mieux que ceux cultivés en pot.

Lorsque nous parlons d’entretien, nous devons considérer plusieurs gestes essentiels : l’arrosage, la fertilisation, la taille et le rempotage. Nous allons détailler tous ces gestes qui sont le ABC pour que vos agrumes fructifient.

L’arrosage des agrumes

Rappelez-vous une chose essentielle : les agrumes sont de vrais assoiffés ! Il est indispensable de les arroser très régulièrement au printemps et en été. Ainsi, des arrosages abondants tous les 2 à 3 jours sont recommandés, en laissant simplement le substrat sécher en surface entre chaque arrosage. En pleine terre, un arrosage par semaine peut suffire. En pot, ne laissez jamais l’eau stagner dans la soucoupe ou au fond du pot.

À partir de l’automne et en hiver, les arrosages seront réduits mais continueront. En effet, les agrumes sont des plantes à feuillage persistant où la sève continue de circuler. Cependant, ils ont besoin d’une période de repos hivernal. Un petit arrosage par semaine est suffisant pour les agrumes en pot. Les agrumes en pleine terre se contentent des intempéries.

Les arrosages se font toujours avec de l’eau de pluie, idéalement à température ambiante, car ils n’apprécient pas l’eau calcaire.

La fertilisation des agrumes

S’ils ont soif, les agrumes sont aussi très gourmands. Leurs besoins nutritifs sont énormes, surtout pendant les périodes de floraison, de nouaison et de fructification. Ils ont donc besoin d’apports d’engrais très réguliers. La régularité est en effet un concept important. Si vous commencez à fertiliser vos agrumes, continuez à le faire de manière très rigoureuse, car ils ne supporteraient pas les fertilisants intermittents.

De mars à septembre, un engrais à libération lente doit être appliqué, sur un substrat humide, tous les 15 jours. Idéalement, un engrais, qu’il soit organique ou minéral, spécial agrumes est parfait, mais vous pouvez aussi utiliser un engrais riche en azote et en potassium, mais aussi en phosphore et oligo-éléments. Les agrumes ont aussi besoin de fer, qui peut être apporté par un apport de pouzzolane dans le substrat.

En pleine terre, les agrumes devraient se débrouiller seuls si la plantation a été faite dans un sol adéquat. Cependant, une fertilisation peut être faite une fois dans la saison.

Une taille modérée

Qu’ils soient cultivés en pleine terre ou en pot, les agrumes peuvent être taillés, mais toujours avec modération. En effet, un agrume en bonne santé doit offrir des fleurs, des feuilles et des fruits. Cependant, si vous ne savez pas comment tailler vos agrumes, il vaut mieux s’abstenir que de mal faire. La taille reste optionnelle. Et s’il faut tailler, faites-le après la récolte des fruits.

Elle consiste principalement à éliminer les branches sèches ou mortes, et à aérer le centre de l’arbuste en coupant les branches qui s’emmêlent ou se croisent, ou qui poussent vers l’intérieur.

Et comme rappel, utilisez toujours un sécateur bien affûté et parfaitement désinfecté à l’alcool.

Un rempotage régulier

Comme toutes les plantes, les agrumes ont besoin d’être rempotés régulièrement, en moyenne tous les 3 ans. Ainsi, avec un substrat neuf, ils satisferont leurs grands besoins nutritifs. Cependant, il est recommandé de les rempoter dans le même pot ou dans un contenant légèrement plus grand. Grattez simplement bien la « vieille » terre sur le système racinaire.

Si votre agrume est difficile à rempoter en raison de sa taille et de son poids, un surfaçage suffit. Le surfaçage consiste à enlever quelques centimètres de substrat en surface et à le remplacer par de la terre neuve.

Surveillance des ravageurs et maladies

Les agrumes peuvent être sensibles à l’attaque de parasites ou de maladies qui affectent inévitablement la fructification. Profitez des soins que vous apportez à vos agrumes pour surveiller de près toute apparition suspecte de pucerons ou cochenilles. De même, si les feuilles deviennent jaunes ou tombent, agissez rapidement !

Les agrumes en pleine terre ou les agrumes cultivés en pot qui passent le printemps et l’été en extérieur devraient être pollinisés normalement par le vent ou les insectes, et en particulier par les abeilles. En effet, les agrumes sont des plantes autofertiles qui n’ont pas besoin de la présence d’une autre plante à proximité pour être pollinisées. Il n’y a donc pas de pieds mâles ou femelles chez les agrumes.

Ainsi, si votre agrume fleurit et se développe dans un environnement où règne la biodiversité (et si, bien sûr, vous avez suivi mes conseils d’entretien à la lettre !), vous devriez obtenir une fructification. Cependant, si votre agrume n’a pas assez de vent ou ne bénéficie pas du travail des insectes pollinisateurs, vous pouvez éventuellement favoriser son destin en pollinisant vous-même les fleurs. Il suffit de déplacer le pollen des étamines au pistil, présents dans la même fleur, à l’aide d’un pinceau très fin et flexible. Avec les poils du pinceau, ramassez le pollen puis tapotez le pistil. Et voilà !

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